Abstracts/Resumes

RESUMES/ ABSTRACTS


Bahia Achek-Youcef, De l’architecture à la ville : Tony Socard, une formation et un enseignement entre Alger et Paris

Résumé
Le rapport de l’architecture à l’urbanisme a caractérisé l’évolution des architectes aussi bien du point de vue de leur formation que celui de leur implication dans les instituts d’urbanismes. Cet exposé portera sur le parcours de l’architecte urbaniste Tony Socard (Paris 1901- Nice 1996) et ses enseignements à l’Institut d’Urbanisme de l’Université d’Alger (IUUA). Quelle est la place de l’architecture dans le séminaire intitulé « Principes de composition urbaine et de l’esthétique » qu’il présente aux futurs urbanistes ?
Diplômé à l’École Supérieure des Beaux Arts de Paris (1932), Tony Socard contribue ensuite auprès d’Henri Prost au projet du quartier de la Marine d’Alger avant de soutenir sa thèse à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Paris (IUUP) sous la direction de Marcel Poëte. Il s’agira ici d’étudier l’architecture de la ville en tant que dimension caractéristique de l’enseignement de Tony Socard. Cette dimension se décline de notre point de vue en dessin et dessein de ville. Notre approche mettra en perspective les réflexions menées dans le cadre de sa thèse qui lui a d’ailleurs fait obtenir le titre de lauréat de l’IUUP, comme avant lui Gaston Bardet, tout en mettant en évidence les caractéristiques du milieu universitaire et professionnel dans lequel il enseignait à Alger.

Notice biographique
Bahia Achek-Youcef est doctorante à l’École des hautes études en sciences sociales où elle prépare une thèse sur Le transfert de savoir et savoir-faire urbanistique entre Paris, Alger et Bruxelles, sous la co-direction de Marie-Vic Ozouf Marignier et Nabila Oulebsir. Elle est architecte-urbaniste, diplômée de l’Institut d’urbanisme de Paris (2006) et de l’École Polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger (2000).

Can Bilsel, "Fait Urbain": Marcel Poëte and the Intelligence of the City

Abstract
This paper examines two distinct and yet co-related projects in the vast oeuvre of Marcel Poëte: his writing of the urban history of Paris, in which he coined a new historiographic method, and his attempts to lay out the foundations of an operative discipline, “urbanism.” Reflecting on a number of key texts in Poëte’s archive, I argue that the author’s theoretical innovation lies in his equation of two initially distinct spheres of experience.  In the first sphere, the aesthetic judgment of an observer—for example, a city dweller during a promenade—depends on the subjective a priori of her/his feeling of life in the city (La vie urbaine).  In the second, the observer’s feeling of life in aesthetic pleasure develops into a comprehensive concept of life of the city (Une vie de cité).  Poëte’s urban theory, thus, consists of the transference of subjectivity: from the experiencing subject of the city dweller to that of the city itself.  He, thus, defined Paris as a living being (être vivant) with a distinct “life,” “memory,” “character,” “evolution,” and “intelligence.”  As such, Poëte’s work unfolds a number of problems not uncommon to other twentieth century theories that tried to devise an operative method of architecture and urbanism out of a visual reading of urban history and morphology.
Biographical note
Can Bilsel is Associate Professor and Chair of the Department of Art, Architecture + Art History at the University of San Diego. He is also the founding director of the University of San Diego’s Architecture Program. Professor Bilsel was trained as an architect in Turkey, before receiving a Masters degree from MIT School of Architecture, and a Ph.D. in the history, theory criticism of architecture at Princeton University. Bilsel is the author of Antiquity on Display: Regimes of the Authentic in Berlin’s Pergamon Museum, which will be published by the Oxford University Press.

Antonio Brucculeri, Le modèle de l’Ecole des Beaux-Arts et la formation des architectes britanniques : l’Architectural Association School, un observatoire privilégié au seuil du XXe siècle

Résumé
Liée au thème du rayonnement de l’Ecole des Beaux-Arts à l’étranger entre la seconde moitié du XIXe et les premières décennies du XXe siècle, cette intervention considère le cas de la Grande-Bretagne et s’intéresse tout spécialement au paysage pédagogique de la capitale britannique. Dans ce cadre, l’Architectural Association School of Architecture s’impose en tant que foyer de diffusion de l’intérêt porté à la formation et à la culture des élèves de la section d’architecture de l’Ecole des Beaux-Arts. Nous aborderons les années 1903-1914 comme période marquante dans les processus de transfert du modèle français, non seulement par l’attention aux pratiques pédagogiques de l’Ecole, mais aussi par les contacts que l’AA établit avec le milieu professionnel de la SADG. En tant qu’aboutissement de ce mouvement d’intérêt, l’intervention présentera les projets d’exposition de travaux d’élèves britanniques et français de l’Ecole des Beaux-Arts, conçus à Londres en 1911 et en 1913, suivis par l’exposition franco-britannique organisée à Paris à la veille de la Grande Guerre.

Notice biographique
Né à Palerme en 1968, Antonio Brucculeri est diplômé de l’Institut universitaire d’architecture de Venise en 1995. Il a soutenu en 2002 une thèse (Université Paris 8 – IUAV) sur le parcours intellectuel et professionnel de l’historien de l’art Louis Hautecœur, à partir de laquelle il a publié un ouvrage (Picard, 2007) et conçu une exposition (INHA, 2008). Spécialiste de l’histoire architecturale et urbaine de la seconde moitié du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, il est maître assistant en histoire et cultures architecturales à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux et chercheur associé de l’équipe d’accueil Histara à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, où il est chargé de conférences.

Jean-Louis Cohen et Hartmut Frank, Beaux-Arts/Bauakademie, Bauhaus et autres : interférences pédagogiques entre France et Allemagne

Résumé
Au 19e siècle, l’enseignement de l’architecture s’est formé en Allemagne sous l’emprise de deux modèles français : celui de l’École Polytechnique, que la popularité de Durand a aidé à diffuser, et celui de l’École des Beaux-Arts, où les élèves allemands n’ont pas manqué.
Mais à partir du début du 20e siècle, c’est dès avant la Première guerre mondiale que les programmes allemands innovent, alors que l’académie parisienne s’ossifie. Il n’y aura pas pour autant de flux significatifs d’élèves allemands vers la France, mais les nouvelles pédagogies, notamment celles des années 1920, seront attentivement observées par les architectes parisiens tentant de briser le carcan institutionnel.
Ce sont donc au moins deux dispositifs asymétriques qu’il est possible de mettre en évidence, entre lesquels les passeurs et les voyageurs sauront parfois faire circuler formes, idées et pratiques.

Notices biographiques
Né à Paris en 1949, Jean-Louis Cohen est architecte et historien. Ses recherches ont porté notamment sur l’architecture et l'urbanisme du XXe siècle en France, en Allemagne, en Italie, en Russie et aux Etats-Unis, les formes de l’internationalisation et les cultures régionales, la modernisation de la forme urbaine à Paris et l’urbanisme dans le Maroc du Protectorat français. Entre 1998 et 2003, Jean-Louis Cohen a élaboré et conduit le projet de Cité de l'architecture et du patrimoine dans le Palais de Chaillot de Paris, dirigeant l'Institut français d'architecture et le Musée des monuments français.
Depuis 1994, il occupe la chaire Sheldon H. Solow en histoire de l’architecture à l'Institute of Fine Arts de New York University. Il a conçu de nombreuses expositions au Centre Pompidou, au Pavillon de l'Arsenal, au Centre canadien d'architecture, à l'Institut français d'architecture et au MoMA.
Son dernier livre porte sur l’Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale (Hazan/ CCA, 2011) et accompagne l’exposition au même titre au Centre canadien d’architecture.

Hartmut Frank étudie l'architecture et l'urbanisme à l'Université Technique de Berlin-Ouest. Il a enseigné en Suisse, Allemagne (Hochschule für bildende Künste de Berlin-Ouest, l‘Université Technique de Berlin-Ouest, Hochschule für Bildende Künste Hambourg) ainsi que dans plusieurs écoles d’architecture en France, en Italie et aux Etats Unis. En hiver 2000 il a été chercheur invité au Centre Canadien d’Architecture à Montréal dans le programme: L’architecture et le débat critique après 1945 et en 2006/2007 chercheur invité à l’Institut national d'histoire de l'art Paris. Il est cofondateur du Hamburgisches Architekturarchiv  et du Fritz-Schumacher-Institut pour la recherche sur l’histoire d’architecture et de l’urbanisme. En 2006-2007 il a organisé un séminaire Construction et représentation de la grande ville. Allemagne et France 1850-1950 au Centre Allemand d'Histoire de l'Art  en collaboration avec Jean-Louis Cohen. Il a publié depuis plus de 20 ans des ouvrages et des articles sur la question de logement et la politique urbaine, sur l'histoire de l'urbanisme et l'histoire de l'architecture, ainsi que sur l'architecture contemporaine.

Marie-Laure-Crosnier Leconte et Isabelle Gournay, Les élèves américains face à la scolarité à l'Ecole des beaux-arts

Résumé
Au sein de l’Institut national d'histoire de l'art, Marie-Laure Crosnier Leconte constitue un dictionnaire biographique des élèves en architecture de l'Ecole des Beaux-Arts, destiné à être mis en ligne sur le site de l'INHA. Afin d’illustrer la valeur documentaire de son logiciel et d’en élargir la portée historiographique, elle s’est associée à sa collègue franco-américaine Isabelle Gournay. Elles mènent une étude détaillée du sous-groupe constitué par les quelques 700 anciens élèves actifs aux Etats-Unis, dont la contribution à l’histoire culturelle et sociale de ce pays a été considérable. Le premier thème sur lequel elles se concentrent est celui des études parisiennes des élèves américains, en considérant leur scolarité sous un angle socioculturel aussi bien que pédagogique, à la fois rite de passage et corpus de dessins. D’une part, les Américains nous ont livré des témoignages irremplaçables sur l'École, sa sociabilité et son folklore. D’autre part, le recensement des projets d’élèves américains, à commencer par ceux de Richard Morris Hunt, admis à l’École des Beaux-arts en 1846, permet d'observer la montée en puissance de leurs succès, et d'en étudier les raisons. Ces orientations de recherche sont toutes deux fortement significatives, l'incidence de l'enseignement dispensé à l'École ayant fortement marqué le territoire américain jusque dans les années 1930.

Notices biographiques
Marie-Laure Crosnier Leconte, conservateur en chef du Patrimoine, est actuellement chercheur associé à l'Institut national d'histoire de l'art, après avoir passé 23 ans au musée d'Orsay. Pour la rédaction du Catalogue sommaire illustré des dessins d'architecture et d'art décoratif, publié à l'occasion de l'ouverture du musée en 1986, elle avait été chargée tout particulièrement d'étudier les dessins des élèves de l'École des Beaux-arts entrés dans les collections. Elle a aussi assuré le commissariat de l'exposition Victor Laloux, l'architecte de la gare d'Orsay (musée d'Orsay, 1987), réservant un important chapitre à l'atelier de Laloux à l'EBA, au catalogue duquel Isabelle Gournay a participé pour ses élèves américains. Depuis cette période, elle n'a cessé de concentrer ses champs d'investigation sur l'histoire de la scolarité à l'École des Beaux-arts et son influence dans la production bâtie à travers le monde. Ses nombreuses publications traitent majoritairement des cursus scolaires dans le cadre d'études monographiques d'architectes (Hector Guimard, René Binet, Julien Guadet…), de l'évolution des thématiques de concours ("Oriental ou colonial ? Questions de styles dans les concours de l'École des beaux-arts au XIXe siècle", in L'Orientalisme architectural entre imaginaires et savoir, textes réunis par Nabila Oulebsir et Mercedes Volait, Paris, 2009), ou encore de réalisations emblématiques comme la Galerie des machines de 1889 (1889, la Tour Eiffel et l'Exposition Universelle. Paris: Réunion des Musées Nationaux, 1989), ou, plus récemment, l'Opéra Garnier (Charles Garnier, un architecte pour un empire, catalogue d'exposition, Paris, ENSBA, 2010).
Isabelle Gournay est Associate Professor of Architecture à l’Université du Maryland. Détentrice d’un diplôme d’architecte de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, d’un Certificat de Muséologie de l’École du Louvre et d’un doctorat en histoire de l’art de l’université de Yale (France Discovers America 1917-1939 - French Writings on American Architecture. Directeur: Vincent J. Scully, Jr.), elle a publié de nombreux articles et chapitres d’ouvrage à thèmes franco-américains tant en Amérique du Nord qu’en Europe, ainsi que  Le Nouveau Trocadéro (Mardaga - IFA, 1985), Ernest Cormier et l’Université de Montréal (Centre Canadien d’Architecture, 1990), The A.I.A. Guide to Architecture of Atlanta (1992), et a participé en tant que co-directrice et auteur à Montreal Métropole 1880-1930 (CCA, 1998) et Paris on the Potomac: The French Influence on the Architecture and Art of Washington, D.C. (Ohio University Press / U.S. Capitol Historical Society, 2007). Elle a également codirigé une très importante étude sur le patrimoine moderne dans l’état du Maryland. Avec Marie-Laure Crosnier Leconte, elle entreprend une étude exhaustive sur l’impact pédagogique et professionnel des architectes officiellement inscrits à l’École des Beaux-arts de Paris entre 1846 et 1940, et ayant exercé aux Etats-Unis et au Canada.

Elvan Ergut, Writing History of 'Turkish Architecture' in Between the Past and the Present: The National, the Regional and the Modern

Abstract
Following the foundation of the Turkish Republic in 1923, history of Turkish architecture began to be written in the ideological frame of the new nation-state whereby historians should deal with contemporary formations of modernidentity while nationalist and regionalist approaches determined the discourse on and the practice of architectural production. Genres/schools of architectural historiography in Turkey especially in the interwar and the postwar decades during the twentieth century were accordingly shaped within this framework that was drawn to construct a relation between the past and the present. Focusing on the exemplary works of historians of the period, this presentation aims to comparatively examine and discuss the limits of writing architectural history by referring to such dichotomous concepts as traditional/modern, national/international and  east/west that frame boundaries.

Biographical notice
Elvan Altan Ergut is Associate Professor of Architectural History at Middle East Technical University in Ankara-Turkey. She received bachelor degree in Architecture, and master degree in History of Architecture from Middle East Technical University, and her PhD in Art History from the State University of New York at Binghamton with a dissertation on the relation between architecture and nationalism. Her areas of research are the nineteenth and twentieth century architecture, and architectural historiography. She published articles and edited journal issues on these topics, focusing on the case of the Ottoman Empire and the Turkish Republic. She is the co-editor of Rethinking Architectural Historiography, published by Routledge in 2006; and of Spaces/Times/Peoples of the Republic, published in Turkish in 2010. She is the Ankara representative of DOCOMOMO_Turkey, and the chair of Middle East Technical University Graduate Program in Architectural History.

Akos Moravanszky, Teaching on the Peripheries: Charles Polónyi and the Lessons of the Village

Abstract
Hungarian architect and Team 10 member Károly (Charles) Polónyi (1928-2002) studied at the University of Technology of Budapest. After WW II, he became involved in the post-war reconstruction of Budapest and of the countryside. Polónyi had personal ties to architects from both “urban” and “ruralist” groups; but his formation as a planner and designer was more influenced by the “ruralists”, who were involved in the research of the village and its architecture. He attended the CIAM congress in Otterlo and worked in close connection with members of the Team 10. From 1963 to 1969 he worked for the Ghana National Construction Corporation and was appointed professor of the architectural school of the Kumasi University of Science and Technology. The lecture will argue how East-Central European architects like Charles Polónyi, who grew up in a multi-ethnic region, experienced radical political transformations and worked as regional planner and architect in Hungary, have acquired a competence that he needed and acknowledged while working „on the peripheries“ of the Global South.
Ákos Moravánszky has been Professor of the Theory of Architecture at the ETH Zurich since 2005. Born in 1950 in Székesfehérvár, Hungary, he studied architecture in Budapest and Vienna (doctorate 1980). He was Visiting Professor at the M.I.T. in Cambridge, Mass. and at the Moholy-Nagy University of Art in Budapest. The main areas of his research and publication activities are the history of East and Central European architecture in the 19th-20th centuries, and topics of architectural theory, such as the iconology of building materials.

Valérie Nègre, L'Enseignement de l'architecture, des arts appliqués aux métiers et de la construction au Conservatoire national des arts et métiers (XIXe-XXe siècles)

Résumé
La communication examine la place de l’architecture dans les enseignements du Conservatoire National des Arts et Métiers, depuis la création de la chaire de « Construction civiles » en 1854 (confiée à Emile Trélat), jusqu’au départ en retraite de Jean Prouvé comme titulaire de la chaire des « Techniques industrielle de l’architecture » en 1971. A partir de l’examen de trois chaires (« Construction civiles », 1851-1913 ; « Histoire de la construction » 1950-1979 ; « Arts appliqués au métiers » devenu « Techniques industrielles de l’architecture », 1958-1971) on se demandera comment l’architecture a été enseigné dans un établissement destiné, en principe, à encourager le perfectionnement des « Arts et métiers » et de l’industrie ; quelles approches ont été privilégiées ? (artistique, scientifique, technique, historique ?) ; quel type d’architecture, (civile, militaire, etc. ?). Et si l’on peut, enfin,  observer à travers ces cours la mise en place de pédagogies spéciales, relativement aux pédagogies en faveur dans le système des Beaux-arts et dans les écoles d’ingénieurs.

Notice biographique
Architecte et historienne, Valérie Nègre est enseignante à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-La-Villette et responsable de l'axe « Techniques, territoire, architecture » du Centre d'Histoire des techniques et de l'environnement (CDHTE-Cnam). Elle est diplômée de l'Ecole de Chaillot et titulaire d'un doctorat de l'Université Paris VIII.
Ces recherches portent sur l'histoire de la construction aux XIXe et XXe siècles. Elle collabore à la constitution de la bibliothèque numérique du Cnam (corpus « livres de construction ») et a récemment préparé la publication des actes du Premier congrès francophone d'histoire de la construction : Edifice & artifice. Histoires constructives, Paris, Picard 2010 (dir. avec R. Carvais, A. Guillerme, J. Sakarovitch) et la réédition de textes de Jacques Guillerme avec Hélène Vérin (Jacques Guillerme, L’art du projet. Histoire, technique, architecture, Mardaga, 2008)
Publications principales: L'Ornement en série, Liège, Mardaga, 2006;  La Construction savante. Les avatars de la littérature technique (dir. avec J. P. Garric et A. Thomine), Paris, Picard, 2008.  

Alice Thomine, La lente reconnaissance du XIXe siècle : l’historiographie française d’une architecture mal aimée

Résumé
Cette contribution se donne pour objectif de s’interroger sur l’intérêt accordé, en France,  par les historiens de l’art à l’architecture du XIXe siècle : quasiment ignorée, sinon méprisée, dans les années 1960, celle-ci n’a commencé à faire l’objet d’études que lorsque de violents débats patrimoniaux, au premier rang desquels figure la destruction des halles centrales, et des projets de musée, comme le musée d’Orsay, attirèrent l’attention sur ce type d’édifice tandis que la pensée post-moderne contribuait à revaloriser la démarche historiciste. On essaiera de rechercher les raisons, idéologiques, politiques ou culturelles, de cette longue mise à l’index puis de cette redécouverte, motivations qui influent encore aujourd’hui sur notre façon de percevoir l’architecture du XIXe siècle.

Notice biographique
Archiviste-paléographe, conservateur du patrimoine, Alice Thomine-Berrada a soutenu en 1999 sa thèse de doctorat sur l’architecte Emile Vaudremer (1829-1914) à l’Ecole pratique des hautes études (publiée aux éditions Picard en 2004). Conservateur au Centre des archives du monde du travail (1997-2001), chercheur invitée au Centre canadien d’architecture (2001), elle a été conseiller scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art où elle a mis en place les programmes de recherche en histoire de l’architecture (2001-2007). Passionnée par la ville du xixe et du début du xxe siècle, elle est aujourd’hui conservateur au musée d’Orsay où elle s’occupe de la collection de dessins d’architecture. Elle prépare actuellement une exposition consacrée à l’architecte des Halles centrales de Paris, Victor Baltard (1805-1874) qui aura lieu au musée d’Orsay en 2012. Elle travaille également sur l’histoire du Champagne et ses rapports avec l’art en vue d’une exposition intitulée « Champagne ! Dionysos et les arts » qui sera présentée au Musée des Beaux-Arts de Reims.

Belgin Turan, Teaching modernism on (the) edge

Abstract
This paper has two intertwined objective; it starts from my long felt unease about the discrepancy between master narratives of modern architecture seen by and large a ‘western European’ phenomenon and the ‘local’ narratives of modern architecture in Turkey. As a ‘modernist’ by training who has been teaching ‘western’ architecture to Turkish students and who is somewhat an oddball in Turkish academia where the predominant subject of study is the architecture produced on this land, I am struck by the differences in the terminology and the criteria that my colleagues and I employ. While trying to come to grips with this schism between what seems like two different paradigms I also tackle the issue of teaching architectural history at a school of architecture through a comparison of two institutions that I have experience with—Cornell University as a ‘western’ case and the Middle East Technical University in Ankara.

Biographical note
Belgin Turan Özkaya is Associate Professor of Architectural History at the Graduate Program in Architectural History of Middle East Technical University in Ankara. She received her PhD in History of Architecture and Urbanism from Cornell University, was a fellow at the 1999 Getty Summer institute in Visual Studies and Art History, and a Visiting Scholar at Canadian Centre for Architecture in 2000-2001. She published articles on the Italian Tendenza, Ottoman-Venetian relations and historiography in journals such as Journal of Architectural Education and Harvard Design Magazine, and in collections such as After Orientalism. She co-edited with Dana Arnold and Elvan Altan Ergut the volume, Rethinking Architectural Historiography, published by Routledge in 2006, and long listed for the RIBA Sir Nikolaus Pevsner International Book Award. With Elvan Altan Ergut she also co-edited Docomomo Journal 35 on ‘Modern Architecture in the Middle East: Beyond Tradition and Development.’ Most recently she prepared the dossiers ‘Spaces of Vision: Architecture and Visuality in the Modern Era’ for Architectural Theory Review, and ‘Gender and Architecture’ for the Journal of Chamber of Architects’ Ankara branch. She also contributed to the volume Biographies and Space: Placing the Subject in Art and Architecture edited by Dana Arnold and Joanna Sofaer and to the Dictionnaire des Créatrices. Her short monograph on the Italian architect Aldo Rossi solicited by Swiss publisher Infolio is in press.